René Kojfer, personnage central de l'affaire de proxénétisme du Carlton, visiblement remis de son coup de fatigue de la veille, était de retour, mercredi, à l'audience, où devait se poursuivre l'examen du rôle des "hôteliers", avant que des policiers ne soient entendus.
L'intensité des débats mardi a infligé un gros coup de fatigue à l'ancien chargé de relations publiques à l'hôtel Carlton, âgé de 74 ans, ce qui a poussé le président du tribunal à lever l'audience plus d'une heure avant l'horaire prévu.
Le troisième jour d'audience a démarré à l'heure prévue avec M. Kojfer, visiblement remis même si ses traits restaient tirés, à nouveau sommé de s'expliquer sur le groupe de filles concerné par l'accusation.
Le président l'a ainsi interrogé, faisant référence à une conversation téléphonique entre un client et lui: "Vous lui dites: +je vais te présenter le dossier+. Il s'agit bien d'une dame qui se prostitue?", interroge le président. "Certainement", lui répond Kojfer, avant de préciser, devant le silence de la cour: "J'ai été une fois avec elle".
"Et c'était gratuit! C'est ça le plaisir non?", lui demande le magistrat. Kojfer se contente d'opiner par un signe de la tête et des épaules, visiblement un peu moins patient que la veille, face aux questions.
La veille, René Kojfer a notamment été confronté au témoignage de deux anciennes escorts.
Le tribunal, qui doit juger 14 prévenus dont 13 pour proxénétisme aggravé, parmi lesquels l'ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn, s'attachait au cours de la première semaine au volet initial de l'enquête, qui concernait au départ René Kojfer, l'ancien directeur du Carlton et son propriétaire.
Plus tard dans la journée, doivent être entendus, pour la première fois, des policiers, dont Joël Specque, ancien commissaire de la PJ de Lille, qui s'est retrouvé en début de semaine au coeur d'une requête en nullité soutenue par plusieurs avocats de la défense.
Ces derniers s'appuient en effet sur son livre de souvenirs, dans lequel un chapitre est consacré à l'affaire dite du Carlton. L'ancien commissaire y raconte avoir reçu des informations sur certains protagonistes bien avant le début de l'enquête préliminaire en février 2011.
Me Olivier Bluche, notamment, avocat de l'ancien patron de la sûreté départementale Jean-Christophe Lagarde, a requis la nullité, sur laquelle le tribunal se prononcera au moment du jugement, déplorant ne pas avoir eu connaissance d'une enquête qualifiée de "fantôme", basée sur des écoutes administratives, commencée dès juin 2010.
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