Ecologie: le gouvernement dévoile ses mesures pour "verdir" l'automobile

Une pastille verte pour identifier les voitures les plus propres "avant l'été", un bonus de 10.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique dès "avril": Ségolène Royal a dévoilé mercredi matin les premières mesures de la nouvelle feuille de route écologique du gouvernement.


Deux mois après la 3e conférence environnementale, où 150 propositions avaient été mises sur la table, le Premier ministre Manuel Valls détaillera à la mi-journée l'ensemble des dispositifs prévus devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), qui rassemble organisations syndicales et patronales, élus et associations.


Cette feuille de route écologique doit concrétiser son ambition de réduction de la pollution de l'air et des pesticides ainsi que la fin des subventions pour les projets liés au charbon, alors que Paris accueillera à la fin de l'année la conférence mondiale sur le climat. Des annonces très attendues par les Verts, qui ont quitté le gouvernement avec l'arrivée de Manuel Valls à Matignon, comme par les ONG, plutôt inquiètes.


Première mesure: la mise en place "avant l'été" d'un "certificat qualité de l'air que les véhicules propres pourront apposer derrière leur pare-brise", a annoncé la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal dans Le Parisien.


"Plusieurs certificats de couleurs différentes seront créés en fonction des seuils d'émissions polluantes des véhicules", a précisé la ministre à propos de cette mesure qui rappelle la pastille verte mise en place en 1998 pour permettre aux véhicules les plus vertueux de circuler durant les pics de pollution.


Plutôt que de pénaliser les véhicules les plus polluants, le gouvernement entend dans un premier temps donner des "avantages" à ceux qui polluent le moins, dotés d'un "certificat vert". Parmi ces "avantages" possibles: pouvoir circuler même en cas de circulation alternée et dans des zones de circulation restreintes, voire utiliser des couloirs de bus.


Le bonus de 10.000 euros, annoncé il y a plusieurs mois, pour l'achat d'une voiture électrique en remplacement d'une vieille voiture diesel, sera par ailleurs "opérationnel au mois d'avril", a déclaré la ministre sur iTÉLÉ.


Le gouvernement, qui veut montrer l'exemple, va aussi demander à l'administration de "rouler en voiture électrique", a-t-elle indiqué.


- 'L'épreuve du feu de Valls' -


"La pollution de l'air est une question majeure de santé publique. 60% des Français respirent un air qui n'est pas sain", a souligné Ségolène Royal, qui a également rappelé l'existence d'un "crédit d'impôt de 30%" pour aider les particuliers à s'équiper d'une borne de recharge électrique.


Mais les ONG, refroidies par l'abandon de l'écotaxe, attendent d'être rassurées sur d'autres sujets: subventions aux projets de centrales à charbon, démocratie participative ou action contre les insecticides néonicotinoïdes mis en cause dans la surmortalité des abeilles.


"C'est un peu l'épreuve du feu de Valls sur l'environnement", note Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot.


"Nous voulons mettre fin au soutien public aux exportations de centrales à charbon", avait déclaré fin novembre le Premier ministre, reprenant l'annonce faite la veille par François Hollande.


Sont en jeu les crédits accordés par la France aux pays en voie de développement pour les projets de centrales à charbon, l'énergie la plus polluante, tant d'un point de vue de la qualité de l'air que des émissions de CO2.


Les ONG redoutent que cet engagement soit finalement appliqué a minima avec la fin des subventions seulement pour les centrales les plus polluantes, qui sont en fait très peu commercialisées désormais.


"Un tel recul serait inacceptable alors que la France accueillera à la fin de l'année la grande conférence internationale sur les changements climatiques", prévient Morgane Créach, directrice du Réseau action climat, qui fédère de nombreuses ONG.


Sur l'écotaxe, enterrée au niveau national, le gouvernement n'a pas écarté la possibilité d'expérimentations dans certaines régions volontaires comme l'Alsace ou la Lorraine.


Concernant les néonicotinoïdes, François Hollande a dit vouloir "aller plus loin". Quatre de ces substances font l'objet d'un moratoire de deux ans dans l'Union européenne sur certaines cultures du fait de leur nocivité. Ce moratoire arrive à échéance en juillet.






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